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#Transport - 20-05-2020

Logistique et supply Chain : quels nouveaux modèles pour l’après crise ?

Logistique et supply Chain : quels nouveaux modèles pour l’après crise ?

La propagation de l’épidémie du Covid-19 a plongé la France et le monde entier dans une crise sanitaire et économique sans précédent. Aucun secteur d’activité n’a été épargné y compris l’immobilier.

« La crise que nous vivons nous impose de repenser les organisations voire peut-être même les stratégies. Elle aura des impacts à plus ou moins courts termes. Pour les entreprises, la Supply Chain est plus que jamais au cœur des décisions, un certain nombre de certitudes ont volé en éclat et remis à plat bon nombre de systèmes d’organisation. » déclare Vincent Poisson, Directeur du Conseil en Supply Chain de CBRE France.

La Chine restera-t-elle le fournisseur mondial numéro 1 ?

Malgré un espoir de relocalisation des industries en Europe et en France, nous voyons d’ores et déjà qu’après deux mois à l’arrêt, la Chine revient en force et demeure à nouveau le fournisseur mondial numéro 1. L’illustration parlante fût celle de la production des masques avec pas moins d’un milliard de masques commandés par la France à la Chine alors que quatre usines françaises tournaient à plein régime sans pour autant pouvoir satisfaire la demande croissante. 

La dépendance à l’égard de l’Asie sur diverses industries amènera t’elle la France à revoir sa stratégie industrielle et à affirmer ses besoins sur le long terme en tenant compte des nouveaux besoins de consommation liés à la crise sanitaire ? Si tel était le cas, les impacts sur la Supply Chain seraient indéniables avec des entrepôts européens repensés au niveau des stocks de sécurité donc des aménagements de stockage.

« Même s’il y aura une remise en cause du mouvement de fond lié à la mondialisation, l’économie réelle risque tout de même de reprendre le dessus assez rapidement. » ajoute Vincent Poisson.

Une relation fournisseurs en constante évolution

La stratégie de sourcing va évoluer en passant par une revue complète des fournisseurs et des zones d’approvisionnement avec des critères de choix et des niveaux d’exigences encore plus pointus. Les stocks de sécurité sur les produits tendus devront également être réétudier pour être plus agiles et obtenir une vision plus fine de bout en bout. Enfin, un coup d’accélérateur devra être mis sur les solutions de transports qui ont créées un certain nombre de frustrations (service, coûts).

« On doit passer d’une Supply Chain traditionnellement linéaire à une Supply Chain de réseaux s’appuyant sur le digital pour être en mesure de piloter et créer de la valeur ajoutée. On parle de Digital Supply Networks (DSN) où la production et le sourcing deviennent plus transparents et collaboratifs. » commente Vincent Poisson.

La digitalisation a-t-elle été suffisante pour répondre à la crise ?

La crise s’inscrit comme un véritable accélérateur de projets avec des impacts sur la distribution, de nouveaux partenariats et un bouleversement des comportements d’achat avec l’explosion du e-commerce pour les produits alimentaires (click and collect, drive…). Parce que les délais de livraison ont pu s’allonger pendant la période Covid, cette logistique du dernier km alimentaire devra être repensée pour être plus efficace. En intégrant de plus en plus de technologies dans le processus de consommation, les flux omnicanaux représentent un levier indispensable et solide pour le secteur.

Pour répondre à la demande et ainsi faire évoluer ces nouveaux modèles, les distributeurs auront encore besoin d’optimiser les outils digitaux et les surfaces de stockage avec l’optimisation de petits entrepôts plus proches des zones de chalandises pour assurer les délais de livraison. La robotisation (que l’on voit arriver sur des petites surfaces) a elle aussi permis une certaine agilité mais en période de crise l’humain reprend toujours « la main » et reste au centre de la Supply Chain.

Et après, quelle(s) transformation(s) pour la Supply Chain ?

La période nous démontre tout l’intérêt des plans de continuité d’activité (PCA) qui ont été déclenchés par beaucoup d’entreprises alors que d’autres, pas encore prêtes, ont subi davantage ces évènements avec en général des coûts associés pharaoniques. Avec plusieurs sites, il est plus facile de mettre en œuvre un PCA et de basculer d’un site à l’autre. La multiplicité des sites à un coût mais combien coûte un site à l’arrêt et des clients perdus ?

« La Supply Chain devra être plus agile, plus transparente et plus résiliente en passant par du multi-sourcing, de l’automatisation ‘flexible’ et lean, une proximité client plus forte, et le tout managé par des systèmes IT donnant plus de visibilité. Dans un monde où les aléas grandissent, il est nécessaire de reprendre le contrôle sur sa Supply Chain pour répondre aux enjeux d’aujourd’hui notamment environnementaux et particulièrement avec l’explosion du e-commerce. » conclut Vincent Poisson

La rédaction

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