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#Transport - 15-05-2020

La supply chain à l’épreuve du Covid-19 par Christophe Adam, Sage

La supply chain à l’épreuve du Covid-19 par Christophe Adam, Sage

Engagées dans une transition digitale et environnementale, certaines entreprises n’ont pas attendu l’épidémie de Coronavirus pour revoir leur stratégie de chaîne logistique (en anglais supply chain).

Trois mois après le début de l’épidémie en Asie, un premier état des lieux peut être établi sur les actions à mettre en œuvre pour maintenir une supply chain opérationnelle dans un état d’urgence.

S’assurer que l’humain et la donnée soient au cœur de la sécurité

La crise a mis entre parenthèses les habitudes des entreprises. La priorité des organisations a été d’organiser la continuité de leur activité en veillant à la sécurité des hommes et des femmes, à réorganiser le circuit de l’information et à s’assurer de la protection des données dans ce contexte inédit.

Nonobstant le confinement des personnes à risques et le recours au télétravail pour les fonctions support, les professionnels de la supply chain restés à leurs postes ont dû réapprendre les règles simples d’hygiène et de sécurité à appliquer quotidiennement.

Augmenter le niveau de cyber-sécurité est un autre défi. Pour ce faire, une variété de situations à risques a été envisagée, telles que l’utilisation et l’introduction de données personnelles ou encore les applications téléchargées dans les systèmes d’information des entreprises. Également, lorsque certains fournisseurs ne peuvent assurer la bonne tenue des livraisons, de nouveaux partenariats avec des distributeurs non identifiés ont été mis en place. Il a aussi fallu sécuriser ces derniers aspects.

Augmenter la visibilité de la supply chain

Identifier et mettre en œuvre des stratégies logistiques propres à chaque entreprise est nécessaire pour maintenir et/ou restaurer la fluidité de sa supply chain. Chaque stratégie doit disposer d’indicateurs et de plans d’action pour atteindre ses objectifs.

Augmenter la visibilité dans une chaîne logistique est tout simplement devenu un enjeu majeur de maintien de la capacité de la supply chain pour de nombreuses entreprises en temps de crise.

Cartographier l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement des fournisseurs

La dépendance de la supply chain d’acteurs européens vis-à-vis du géant chinois a été illustrée. La fermeture de l’usine du monde a conduit à une pénurie de produits et composants essentiels, sans qu’il ne soit possible de remplacer en quelques semaines ces productions dont le savoir-faire avait été perdu en Europe.

Pour autant, les entreprises qui possèdent des fournisseurs sur le marché chinois et qui sont capables de cartographier avec précision l’ensemble de leur chaîne d’approvisionnement afin d’en maîtriser la traçabilité, ont bénéficié d’une dizaine de jours d’avance par rapport à celles souffrant d’un cloisonnement du système d’information n’ayant pas permis la moindre anticipation.

Mais le besoin de centraliser l’information sur les fournisseurs stratégiques ne revêt pas qu’une dimension géostratégique. Garantir le bon fonctionnement de la supply chain dans les filières essentielles a pris un sens beaucoup plus opérationnel pour les organisations qui ont pu cartographier leurs fournisseurs.

Utiliser la supply chain pour faire face, avec souplesse, à l’épidémie

Le besoin d’agilité est certainement un enseignement majeur de la crise. Il aura fallu, dans un délai record, être capable de réaffecter les opérateurs, maîtriser la réduction des volumes ou des prestations, geler certaines capacités, en prioriser d’autres et booster les services en ligne. Au-delà du nécessaire ajustement à la crise, les entreprises françaises ont réussi le tour de force de se transformer pour prendre leur part à ce qu’il est convenu d’appeler « l’effort de guerre ».

Les industriels ont su former des opérateurs et adapter leur supply chain pour fabriquer des masques et du gel hydro-alcoolique en toute conformité. Les distributeurs alimentaires se sont organisés pour réserver des plages horaires à certaines typologies de clients, modifier leur offre pour davantage privilégier les producteurs français ou démultiplier les services autour du drive. Les logisticiens ont réagi pour maintenir l’acheminement des denrées essentielles en protégeant l’ensemble de la chaîne de manutention. Les sociétés de services, banques, assurances mais aussi entreprises de nettoyage par exemple, ont mobilisé leurs équipes pour apporter à leurs clients le conseil, le soutien et l’expertise indispensables pour les accompagner.

Mettre l’accent sur son écosystème

On connaissait déjà le rôle particulièrement important joué par l’écosystème d’une entreprise sur ses capacités d’innovation. Il est clair que la capacité à échanger très vite des informations et à agir pour dénouer des problèmes logistiques a compté dans les premiers jours de la crise. L’idée étant de préserver la capacité de production, industrielle et logistique, sur toute la chaîne de valeur.

L’épidémie de Coronavirus démontre avec fracas et soudaineté l’impérieuse nécessité d’une robustesse de la supply chain et à l’inverse, la fragilité qui résulte de sa dispersion. Dictées dans l’urgence, les premières mesures mises en place ont démontré leur efficacité pour parer au plus pressé et éviter l’effondrement du système de production et de distribution. Avec du recul, il sera plus aisé d’analyser ce qui a fragilisé la supply chain et d’en retenir les enseignements pour le futur.

Christophe Adam, Product Marketing Manager, X3 chez Sage

La rédaction

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